J’ai éteint la musique et j’écoute le vent ; rabattu les écrans – je suis face au mur blanc, où un globe terrestre, comme un curieux œil, pend.
C’est un tout petit monde, comme disait Goldman, fragile au creux de nos mains.
J’étais indécis : écrire avant ou après ? Parler de mes doutes ou de mes certitudes ?
Voilà : je devrais bientôt partir faire le tour du monde.
Pour m’assurer que c’est bien aussi rond qu’on le dit.
C’est la Fondation suisse Georges Meyer qui va me donner une bourse pour étudier les cultures autour du monde. Je vais les rencontrer demain à Genève pour savoir s’ils valident les modifications de mon projet… J’espère simplement qu’à la fin ils me permettront de mener mon projet à bien.
Oui, parce que j’ai enfin un bon plan : je pars prendre plein de bonnes idées dans plein de pays différents, rencontrer des gens géniaux qui appliquent à une échelle locale des idées simples qui peuvent changer le monde.
Puis je rentre à Lyon et je change tout le système français pour que tous les secteurs – de l’agriculture à l’industrie, de l’éducation à la politique française en passant par l’énergie, bien sûr – soient respectueux des hommes et de l’environnement.
Simple non ?
C’est infaillible.
Bon il me manque juste quelques détails pour la phase « concrétisation ». Mais j’ai le temps.
J’aurai vraiment le temps, sans rire, pendant mon tour du monde. On n’imagine pas le nombre d’heures passées dans les aéroports, les avions, les bus et leurs gares inconfortables lors d'un voyage aussi long.
Je pourrai alors réfléchir, écrire, étudier, apprendre, analyser toutes mes expériences.
Le déclic, ce fut le film Demain, de Cyril Dion. Ce documentaire propose vraiment un système intéressant.
Il reste tout de même un monde entre se dire que c’est une bonne idée et le moment où c’est en place, où ça marche et où tout le monde est content…
Ce monde, je compte bien en faire le tour, et j’en profiterai pour faire celui de la question.
Un monde meilleur est-il vraiment possible ? Non, mais... Concrètement ?
Je ne pense presque plus qu’à cela, en ce moment.
Le matos, les contacts, l’itinéraire, les visas… Après, ce ne sera plus que du fun et du bonheur.
Et quand je reviendrai, je serai prêt. Et la France a intérêt à l’être aussi !
Vais-je vraiment partir ? Pourquoi en faire un article si rien n’est sûr ?
Tout dépend de ce que me dira le responsable de cette merveilleuse fondation.
Je saurai tout… Quand ça déjà ?
Ah oui…