Que j'aime ces matins qui annoncent l'automne
Bercés par les vents froids qu'on dirait descendus des montagnes.
La lumière est douce, épousant les reliefs
Comme un perpétuel et inspirant coucher de soleil.
La météo changeante dont beaucoup se plaignent,
À moi me plaisent et me rappellent
Que nos bétons et nos aciers n'ont qu'une gloire éphémère.
Car le vent et la pluie,
Armés de patience et du temps infini,
Murmurent entre nos rues : poussières,
Même érigées en cathédrales,
Vous redeviendrez poussière.
Le cerf le plus majestueux le sait.
L'arbre le plus géant le sait.
Nous humains faisons semblant de l'avoir oublié.
Mieux vaut vivre un siècle de splendeur et des millénaires de misère polluée,
Nous dit l'air du temps.
Mais l'air du temps n'est pas de l'univers,
Il n'est que la synthèse d'esprits moutons.
Ce matin-là, un vent froid d'automne, enfin,
Après tant d'été et de chaleur illégitime,
Descend des montagnes et caresse nos joues et son dessein :
Patience, humains. J'ai le temps, souffle-t-il.
Poussières, même érigées en êtres humains, vous redeviendrez poussière.
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