- Antrim
Otage nocturne
Ah sommeil où es-tu
Quand tout pourtant s'éteint ?
Tout dehors est silence
Mais en mon esprit
Dansent
Mille mots
Mille idées
Dix millions de pensées.
Pourquoi la poésie
A remplacé tes vapes ?
Toutes ces insomnies
Me perdent dans les nappes
Du brouillard de tes nuits
Au soleil de l'esprit.
Je force mes paupières
Veux baisser le rideau.
Mais au lieu d'une entracte
C'est le début du film.
Sur ces deux écrans noirs
Soudain sans bruit défilent
Les images que projette
Un cerveau
Sans répit.
Sommeil ou poésie,
Repos ou création,
Des rêves ou bien des mots,
Que j'écris ou subis,
Que je garde ou j'oublie.
Le jour tout à mes tâches
Je me ferme à ce flux,
Concentré,
Déconnecté,
Je m'applique au superflu.
Mais le soir,
Quand tout ceci est loin,
Je crois capter enfin
Cette inspiration
À nouveau.
Et ça m'épuise,
Et ça m'use.
Muse !
Jamais ne te reposes :
À une nuit d'absence
Chez un Morphée sans prose,
Quitte à perdre les sens
Je préfère ton hypnose.
J'aime tes bruits
Tes appels taciturnes,
Idiot, je suis
Tes balades nocturnes.
Et quand vient l'heure de mon réveil
Le jour n'est plus pareil
Car j'ai noté
Dans un carnet
Des rêves sans sommeil.
Aussi
La nuit
Je tends l'oreille,
L'oreiller reste froid les soirs de ta présence
L'or y est, de mes doigts j'écris tes confidences.
Fatigué,
Hébété,
J'affronte le temps du jour,
Et j'attends
Impatient,
Les signes de ton retour.
(D'une insomnie de mai 2019)