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Photo du rédacteurMartin

Spleen d'un matin d'automne et citadin

Moi qui pourtant suis tant du soir,

j'ai voulu voir

Le matin

Percer la brume que la ville,

encor fébrile,

Retient

Comme un drap tissé de sommeil,

que le soleil

Déchire

Et ses lambeaux s'effilochant,

trop loin des champs,

Soupirent.

 

On n'entend pas le chant

de la biche à son faon

Pour qu'à l'orée du pré

ils goûtent la rosée,

Ni du hibou le cri

de son retour au nid.

Muet, le corbeau noir

qui depuis son perchoir

Coasse d'habitude

bien avant les laudes

En ville on n'a pas l'aube

des campagnes prudes.

 

Sans colline et sans tours, les nues les ont happés,

La ville est sans contours, les humains sans repères.

Ce matin les vapeurs des forêts échappées

Apportent les odeurs et le recul appert

Qui nous rappelle à l'ordre de nos origines.

Nos ciments peuvent mordre et dissiper nos peines,

L'acier peut élever nos fiertés citadines…

Nos cœurs peuvent couver toujours l'espoir des plaines !

 

Une fois me suis-je endormi

avant minuit

Et serein ;

Moi qui pourtant suis tant du soir,

j'ai le pouvoir

Du matin.





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