Derrière les montagnes, par-delà quelques vallées brumeuses d’une chaude soirée d’été, ou même pas d’été d’ailleurs, toutes les soirées sont chaudes au Mexique ; derrière l’horizon donc, on descend par la route 134 jusqu’au bord de l’océan.
Il y avait là le soleil qui se couchait et qui dorait le sable blanc, les palmiers dans le vent essoufflé après une longue journée de travail, les palapas plantés sur la plage n’empêchant plus les bas derniers rayons du jour d’atteindre les chaises longues qui attendent les voyageurs fatigués.
Et puis vint la nuit, les musiques au lointain, le sable toujours chaud et l’eau qui m’appelait calmement de ses doux appels ruisselants et répétés.
Entre les longues feuilles effilées des palmiers qui se penchaient, curieuses, sur mon hamac, j’apercevais les étoiles, les constellations inconnues de ces latitudes tropicales et la paix au fond des yeux des cieux.
Ce coin de paradis, c’est la baie de Zihuatanejo (ce qui, en purépecha, signifie plus ou moins « les eaux de la montagne turquoise »). C’est sur la côte pacifique du Mexique, dans l’État de Guerrero.
J’y étais pour les vacances de Pâques ; ce n’est qu’à 6 heures de route de mon lieu de stage. Pour les mexicains, ce n’est vraiment pas beaucoup – et quand je vis de mes propres yeux la destination, je me suis tout de suite dit que j’étais d’accord. Honnêtement, ça vaut le coup.
Nous avions loué une chambre dans un petit hôtel sur la plage ; les activités ne manquent pas, et nos 4 jours furent bien remplis.
D’autant qu’un guacamaya, l’un de ces énormes aras en liberté aux cris rauques, prenait bien soin chaque matin de remplacer mon réveil que j’avais soigneusement désactivé.
Visite de la baie en bateau
Il existe des tours en bateau dans la baie, avec explications historiques, culturelles, parfois zoologiques mais ce n’est pas très poussé (le guide était incapable de nous parler de la nidification des pélicans, ni de la durée de gestation des oursins, je veux dire, c’est la base quoi).
Attention : si vous êtes blanc, ou güerito, comme on dit par ici, les prix seront minimum doublés. À vous de négocier – et n’hésitez pas : c’est considéré comme normal ici ; ça fait partie du jeu.
Le petit bateau à moteur va vous guider d’une plage à l’autre au rythme des vagues (mmh, non, un peu plus vite maintenant que j’y pense…). Elles sont toutes plus belles les unes que les autres.
Nous logions sur la playa La Ropa, ou la « plage des habits » en français. Nous avons ainsi appris que c’était suite au naufrage d’un navire espagnol qui transportait un théâtre et à l’échouage des malles de déguisements sur cette plage qu’elle avait été baptisée ainsi.
Vous apprendrez avec intérêt, et de bonnes compétences hispanophones, les petites anecdotes de chacune des plages bordant la baie.
Parasailing
Cet anglicisme désigne une activité assez sympa. Vous connaissez tous le parachute ? Eh bien c’est l’inverse. Le parasailing consiste à s’envoler à quelque 30 mètres au-dessus du niveau de la mer (c'est le cas de le dire), rattaché à une voile par un harnais tout en étant tiré par un bateau.
De nombreuses offres sont disponibles notamment sur la plage La Ropa ; pas besoin de les chercher, les organisateurs de ces vols vous interpelleront d’eux-mêmes lorsque vous passerez par-là ; et si vous ne savez toujours pas où chercher, suivez l’un de ces grands parachutes multicolores jusqu’à ce qu’il redescende sur terre. Ce sera aussi votre point de départ.
C’est très abordable et, surtout, c’est contrôlé et sécurisé. J’ai demandé.
Plongée en tuba
Je vous ai parlé de ce navire espagnol qui avait échoué dans la baie, à l’époque où on n’avait pas encore inventé le gilet de sauvetage ? Eh bien il transportait plus qu’un théâtre : à cette même époque, en bons catholiques conquérants et intolérants qu’ils étaient, les Espagnols importaient des croix, des statues de saints et d’autres preuves qu’ils avaient bien raison d’être catholiques.
Eh bien au fond de la baie, on peut encore voir, avec des lunettes de plongée, des bonnes palmes et un tuba, la statue du christ grignotée par les poissons-clowns, à laquelle vous pourrez descendre faire un câlin, l’ancre du bateau recouverte d’une colonie d’oursins et l’une des énormes cloches qui servaient à dire « attention pirates », puisqu’ils n’avaient pas non plus inventé le signal d’alarme électronique.
L’eau est vraiment claire, en plus d’être à une température de rêve, et vous pourrez dire bonjour aux étoiles de mer, attraper des diodons, ces poissons tout fins qui gonflent quand ils se sentent en danger (par exemple quand des touristes essaient de les attraper…), nourrir des néons avec des biscuits pour qu’ils vous entourent et que vous ne sachiez plus où est la sortie, ou juste battre de vos pieds palmés et vous dire que c’est quand même cool d’être là, la tête sous l’eau de l’océan pacifique.
Il y a beaucoup d’autres choses à faire dans cette baie, et 4 jours n’y suffirent certainement pas.
Vous pourrez occuper vos soirées dans les multiples boîtes de nuit à ciel ouvert (doit-on quand même appeler cela une boîte, dans ce cas-là ?), ou si comme moi vous êtes plus culture que boum-boum, dans les séances de cinémas sur la plage où ils passent des films de tous les pays du monde. Ou juste sur la terrasse d’un resto pas cher à regarder le soleil se coucher.
Ou juste allongé sur la plage en sirotant une noix de coco fraîchement ouverte.
Ou juste… en profitant.
D’être au paradis.
D’être là.
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Photos bonus de Zihautanejo
Comme pour toutes les autres photos, passez votre souris dessus pour lire la légende.